Renforcer l’autonomie des communes et de la population

Description succincte du projet

Designation: Programme d’appui à la décentralisation et à la lutte contre la pauvreté (ADLP)
Commettant: Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ)
Pays: Burundi, Afrique centrale
Durée totale: De 2017 à 2020

An official sitting in front of a PC. Administrative bodies working digitally.

Situation initiale

Depuis la signature de l’Accord de paix d’Arusha en 2000, le gouvernement burundais s’est engagé à réduire la pauvreté de sa population et à instaurer une paix durable. La décentralisation du pays, soit la promotion de l’autodétermination régionale et communale, constitue un moyen essentiel au développement de la paix. Toutefois, le Burundi manque encore d’un cadre juridique qui lui permettrait de transférer les processus décisionnels politiques et des responsabilités accrues vers les communes. En outre, les populations locales ne sont guère intégrées aux prises de décisions qui les concernent.

Les communes du Burundi sont les principales interlocutrices des citoyen·ne·s vivant dans les zones rurales. Une administration locale forte pourrait être déterminante pour un développement positif du pays. Or, les communes disposent de trop peu de ressources financières à l’heure actuelle. Les recettes fiscales sont trop faibles et les ressources humaines insuffisamment formées, ce qui entraîne une pénurie de compétences dans des domaines tels que la gestion des collectivités locales, des finances et des projets ainsi que l’évaluation. À cause de leurs maigres recettes, les communes ne sont pas en mesure de combler ces déficits, et les formations continues destinées aux collaborateur·trice·s sont impossibles à financer. Les organisations de la société civile ne sont également que très peu représentées et ne participent guère aux prises de décisions qui concernent directement les citoyen·ne·s.

Le Burundi a aussi d’autres défis à relever. Ce petit pays compte parmi les plus pauvres de la planète. Depuis 2015, il traverse une crise politique et économique qui aggrave encore davantage cette situation. Plus de la moitié des citoyen·ne·s ne mangent pas à leur faim. En outre, le chômage des jeunes atteint un niveau extrêmement élevé : 65 % des 15 à 35 ans se trouvent sans emploi à Bujumbura, la plus grande ville du Burundi. Il en est de même dans les zones rurales, où plus de la moitié des habitant·e·s appartiennent à cette catégorie d’âge.

Objectif

Les gouvernements locaux et les collectivités locales sont renforcés. Les conditions de vie se sont améliorées pour la population locale qui est davantage intégrée aux processus décisionnels.

Approche

En raison de la crise politique, le projet est actuellement mis en œuvre dans un cadre non gouvernemental et travaille donc indépendamment du gouvernement burundais. Il poursuit une approche de conseil globale afin de renforcer les structures locales. Le programme est mis en œuvre dans les onze communes de la province de Gitega et dans les six communes de la province de Mwaro.

Amélioration de la gouvernance locale et des conditions-cadres propice à la politique de décentralisation : Le projet renforce les compétences des collectivités locales et implique la population dans les planifications et les prises de décisions à l’échelle communale. Les employés municipaux et les acteurs des groupes de la société civile reçoivent des formations continues et des conseils. Par exemple, il est prévu de dispenser des formations portant sur la planification communale, la gestion de projets et le suivi, ainsi que sur l’obtention et la gestion de ressources financières. Par ailleurs, le projet contribue activement à faire avancer la numérisation des communes en mettant notamment à leur disposition des matériels et logiciels informatiques et en leur proposant des formations sur leur utilisation.

Participation de la société civile : Par des activités de développement des ressources humaines, de conseil en organisation et de promotion des réseaux, le projet renforce les organisations de la société civile et l’intégration de la population dans la gouvernance locale. Par exemple, le projet conseille des groupes de la société civile et des initiatives citoyennes en matière de création de réseaux pour qu’ils puissent mieux représenter les intérêts des citoyen·ne·s.

Promotion de l’économie locale : Le projet améliore les conditions-cadres propices au développement économique des communes et renforce l’économie locale dans les deux provinces. Pour ce faire, les petit·e·s producteur·trice·s reçoivent, entre autres, des conseils en matière de techniques culturales afin d’accroître leurs rendements et d’augmenter ainsi la sécurité alimentaire. Une importance particulière est accordée à la promotion des femmes et des jeunes, par exemple au travers d’ateliers destinés aux jeunes qui souhaitent fonder une entreprise. En outre, le projet conseille les communes qui s’efforcent de créer des opportunités d’emploi pour les jeunes en mettant notamment à leur disposition des terres cultivables.

Dans toutes ses activités, le projet utilise des outils numériques modernes afin de soutenir la numérisation du pays.

A man and woman planting bananas.

Résultats

  • Des formations techniques permettent aux collectivités locales d’améliorer considérablement leur efficacité. Ainsi, les marchés publics sont désormais attribués conformément aux règles en vigueur. La comptabilité dans les administrations a également enregistré des progrès notables. Les fonctionnaires communaux sont payés ponctuellement et les recettes fiscales ont augmenté de 20 % dans les provinces de Gitega et Mwaro. Ces recettes supplémentaires peuvent être investies dans les infrastructures locales, telles que les routes ou les écoles. Les citoyen·ne·s bénéficient de services de meilleure qualité.
  • La participation citoyenne a fortement augmenté d’après les enquêtes menées dans le cadre du projet. En 2017, près de la moitié de la population a participé aux réunions consacrées aux obligations de reddition de comptes au niveau communal. Plus de 70 % des habitant·e·s des provinces de Mwaro et Gitega se sentent bien intégré·e·s dans les processus décisionnels de leur commune.
  • Plus de 23 000 petit·e·s producteur·trice·s ont appris de meilleures techniques culturales pour les bananes, les pommes de terre et le maïs. Cela leur a permis d’accroître leur productivité et de créer de nouveaux emplois, notamment en engageant des ouvrier·ère·s agricoles saisonnier·ère·s. Les provinces de Gitega et Mwaro ont pu récolter environ quatre fois plus de pommes de terre et cinq fois plus de bananes que la moyenne nationale.
  • Plus de 430 800 personnes ont été en mesure d’accroître leurs revenus. Parmi celles-ci, 32 % sont des femmes et 22 % sont des jeunes. Les formations dans les domaines de la vannerie, de la briqueterie ou de la création d’entreprise ont permis de créer 535 emplois.
  • Les outils numériques sont davantage utilisés dans la région. Des conseils donnés par SMS ou sur WhatsApp permettent par exemple aux petit·e·s producteur·trice·s d’accroître leurs rendements. Les communes archivent leurs données et leurs documents sous forme numérique. De nouveaux équipements, tels que les scanners, offrent notamment aux communes la possibilité de numériser les actes de naissance, de mariage et de décès et de prévenir ainsi leur perte. De nombreux employés communaux ont déjà été formés dans le cadre de cours d’informatique.

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