Amélioration de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement

Brève description du projet

Intitulé : Programme sectoriel Eau et assainissement (PROSECEAU) au Burundi
Commettant : Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ)
Pays : Burundi
Tutelle politique : Ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme (MEEATU); Ministère de l’Énergie et des Mines (MEM)
Durée totale : 2007 à 2020

Situation initiale

Les conditions institutionnelles et juridiques dans le secteur de l’eau au Burundi se sont améliorées ces derniers temps. Au niveau national, le taux d’approvisionnement de la population en eau potable a augmenté et est passé d’environ 50 pour cent en 2008 à 60 pour cent en 2012. Cela signifie qu’un million de personnes supplémentaires ont désormais accès à de l’eau potable. Cependant, le Burundi ne pourra pas atteindre son objectif national d’assurer l’approvisionnement des trois-quarts de sa population d’ici à 2015. De plus, le taux d’accès à des services d’assainissement adéquats est extrêmement bas et se chiffre autour de 13 pour cent dans les zones rurales et 33 pour cent dans les villes (2012).

Le programme soutient les réformes engagées par le gouvernement burundais en vue d’améliorer les conditions institutionnelles et juridiques dans le secteur de l’eau. Ces réformes intègrent également le processus de décentralisation dans le secteur de l’eau et renforcent ainsi les compétences des communes pour assurer la sécurité d’approvisionnement des groupes de population pauvres.

Objectif

L’approvisionnement en eau et la fourniture de services d’assainissement à la population burundaise sont améliorés durablement grâce à l’introduction d’une gestion intégrée des ressources en eau et d’un système d’exploitation décentralisé, professionnel, orienté vers la prestation de services et couvrant ses coûts, tout en constituant des réserves.

Approche

La GIZ soutient l’amélioration des conditions politiques, institutionnelles et juridiques et renforce les capacités d’action des institutions travaillant dans le secteur de l’eau dans le but d’accroître la durabilité des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement. La KfW Entwicklungsbank exécute des mesures complémentaires afin d’augmenter le taux de couverture en services d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans 6 villes et 25 communes rurales.

L’Allemagne est actuellement le plus grand donateur dans le secteur de l’eau au Burundi et assure la coordination des donateurs.

Tâches principales du programme :

  • Amélioration des conditions d’ensemble pour la réforme du secteur

Le ministère de l’Eau (MEEATU) et sa direction générale compétente en la matière (DGREA) sont appuyés dans l’exécution de leurs tâches centrales, à savoir :

  1. le suivi et l’application de la stratégie nationale pour le secteur (SNEau) ainsi que de la politique nationale d’assainissement ;
  2. la planification des dépenses pour le développement du secteur de l’eau ;
  3. l’amélioration de la protection et de la gestion des ressources en eau.
  • Planification et pilotage des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement ; accroissement de l’efficience de l’approvisionnement en eau et en électricité (REGIDESO)

Le projet aide la Direction générale chargée de la planification des infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement DGIHA du ministère de l’Énergie (MEM) à améliorer la qualité et la cohérence de la planification des investissements et du budget. Cela implique par exemple l’introduction de nouveaux instruments du ministère des Finances au MEM. Une importance particulière est accordée à l’aménagement des interfaces requis entre le MEM en tant que ministère sectoriel et le ministère des Finances.

Des prestations de conseil en développement organisationnel et en gestion des processus au fournisseur d’eau et d’électricité REGIDESO et sur l’amélioration du cadre institutionnel doivent permettre d’améliorer durablement les services dans le secteur de l’approvisionnement en eau.

  • Renforcement des maîtres d’ouvrage et organismes communaux responsables d’activités dans le secteur de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement

Le processus de décentralisation délègue de plus en plus de responsabilités aux communes en ce qui concerne la planification et l’exploitation des infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement. Pour que les communes puissent jouer le rôle qui leur est nouvellement dévolu, le projet renforce les compétences de conseil de l’Agence Burundaise de l’Hydraulique Rurale (AHR) en tant que principal intermédiaire. L’une des tâches centrales de l’AHR est de renforcer les compétences de planification et de contrôle dans les communes, par exemple par l’introduction de nouvelles procédures ou par des mesures de formation à l’intention des services communaux d’approvisionnement en eau. Ici, le projet coopère étroitement avec le programme d’Appui à la décentralisation et à la lutte contre la pauvreté (ADLP).

Résultats atteints à ce jour

Le gouvernement burundais a adopté une politique nationale de l’eau en 2009 et a élaboré sur cette base une stratégie nationale et un plan d’action (2012). Ainsi, le pays dispose d’un document officiel de référence et de planification pour le développement du secteur de l’eau. Les ministères sectoriels utilisent ce cadre de référence pour planifier leurs dépenses et leurs budgets ainsi que pour mobiliser des financements.

Une approche intégrée, la décentralisation des services et un système d’exploitation assurant la couverture des coûts sont aujourd’hui solidement ancrés dans les instruments des cadres politiques et juridiques qui régissent le secteur de l’eau. Ainsi, la loi-cadre sur l’eau votée en 2012 énonce comme principes directeurs la subsidiarité par le transfert de compétences aux structures décentralisées et la durabilité de l’approvisionnement en eau par la couverture des coûts des services. Le plan d’action de la stratégie nationale de l’eau définit la marche à suivre pour appliquer ces principes directeurs. Le secteur de l’eau soutient le processus de la décentralisation et joue un rôle pionnier dans la mise en œuvre de la politique nationale de décentralisation au niveau sectoriel.

Environ un tiers des communes rurales qui ont pu développer leur infrastructure d’adduction d’eau potable avec l’aide de la KfW Entwicklungsbank ont adopté à la fin de 2012 un nouveau modèle d’exploitation, selon lequel les administrations communales signent des contrats de délégation avec des entreprises communales de service. Le modèle prévoit l’application d’un tarif permettant de couvrir les coûts de fonctionnement comme condition essentielle pour une exploitation durable.

Burundi. Deux enfants portant un seau et un bidon d’eau sur leur tête. © GIZ

Le développement de l’assainissement est encore à ses débuts et a très peu progressé au cours des dernières années. Le taux d’accès à des services d’assainissement adéquats se situe, avec 15 pour cent des ménages et 17 pour cent des écoles primaires, à un niveau extrêmement bas. Pour accélérer le développement dans ce secteur, le projet a appuyé l’élaboration d’une politique nationale d’assainissement assortie d’un plan d’action. Tous deux ont été adoptés par le Conseil des ministres en septembre 2013.