Aissatou Garba Une fervente pratiquante de l’aviculture traditionnelle

 Dans le quartier collinaire de Rey Yanga à Ngaoundéré, Aissatou Garba, 37 ans, gère une entreprise de volailles. Cette éleveuse formée professionnellement et mère de 6 enfants a transformé une de ses maisons en poulailler pour les poulets du village. Aujourd'hui, Aissatou affirme fièrement qu'elle ne fera jamais d'autre élevage que l'aviculture traditionnelle, mais le parcours n'a pas été exempt de difficultés depuis le départ.

Après plusieurs tentatives infructueuses pour trouver un emploi dans la fonction publique, Aissatou Garba a décidé de devenir avicultrice du poulet de chair. Avec le poulet de chair, elle dépensait beaucoup d'argent et d'énergie, mais survivait à peine. "Quand j'avais environ 250 poulets, je dépensais environ 45.000frs par semaine pour les nourrir et cela me prenait beaucoup de temps", dit Aissatou Garba. 

Tout a changé pour Aissatou lors de la célébration de la journée internationale de la femme rurale en 2019. Grâce au projet ProCISA, elle a été invitée à rendre visite à un aviculteur de poulet villageois à Tello où elle a découvert les nombreux avantages de l'aviculture villageoise. Complètement fascinée par cette initiative, Aissatou a décidé de se lancer dans ce type d'aviculture. Elle commence avec 20 poussins d'un jour, mais la tâche est fastidieuse. Après avoir suivi des formations sur les bonnes pratiques d’élevage avec ProCISA, Aissatou a décidé de passer à la vitesse supérieure et de développer pleinement son aviculture villageoise.

"J'ai créé plus d'espace et j'ai séparé les géniteurs/reproducteurs des poulets en croissance et des poussins. Je ne les gardais plus ensemble comme je le faisais auparavant. J'ai commencé à nourrir mes poulets avec des herbes et j'ai appris à élever des vers pour les nourrir. J'ai respecté scrupuleusement leur calendrier de vaccination et j'ai respecté rigoureusement tout ce qui m'a été enseigné pendant les formations", explique-t-elle.

Aujourd'hui, Aissatou Garba compte près de 400 poussins et poulets en très bonne santé et est en train de construire un nouvel espace pour la volaille. Son élevage de volailles est en plein essor.  "Auparavant, je ramassais environ 45 œufs par semaine, mais aujourd'hui, je fais environ 100 œufs en seulement 6 jours. Je ne dépense qu'environ 20.000frs pour nourrir mes poulets et mes poulets ne tombent presque jamais malades. Je gagne suffisamment d'argent avec mon entreprise et mes enfants sont très à l'aise. Je paie même un professeur à domicile qui les aide dans leurs études. Je n'ai plus de factures impayées", ajoute-t-elle fièrement. Face au problème récurrent des fréquentes coupures de courant, Aissatou économise pour acheter un panneau solaire afin que sa couveuse puisse fonctionner sans problème.

Elle a reçu le 2e prix du meilleur éleveur de volaille traditionnelle au salon agropastoral 2020 organisé par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural mais Aissatou est confiante qu'elle sera la première en 2021.