Situation initiale
Depuis la signature de l’Accord de paix d’Arusha en 2000, le gouvernement burundais s’est engagé à réduire la pauvreté de sa population et à instaurer une paix durable. La décentralisation du pays, soit la promotion de l’autodétermination régionale et communale, constitue un moyen essentiel au développement de la paix. Toutefois, le Burundi manque encore d’un cadre juridique qui lui permettrait de transférer les processus décisionnels politiques et des responsabilités accrues vers les communes. En outre, les populations locales ne sont guère intégrées aux prises de décisions qui les concernent.
Les communes du Burundi sont les principales interlocutrices des citoyen·ne·s vivant dans les zones rurales. Une administration locale forte pourrait être déterminante pour un développement positif du pays. Or, les communes disposent de trop peu de ressources financières à l’heure actuelle. Les recettes fiscales sont trop faibles et les ressources humaines insuffisamment formées, ce qui entraîne une pénurie de compétences dans des domaines tels que la gestion des collectivités locales, des finances et des projets ainsi que l’évaluation. À cause de leurs maigres recettes, les communes ne sont pas en mesure de combler ces déficits, et les formations continues destinées aux collaborateur·trice·s sont impossibles à financer. Les organisations de la société civile ne sont également que très peu représentées et ne participent guère aux prises de décisions qui concernent directement les citoyen·ne·s.
Le Burundi a aussi d’autres défis à relever. Ce petit pays compte parmi les plus pauvres de la planète. Depuis 2015, il traverse une crise politique et économique qui aggrave encore davantage cette situation. Plus de la moitié des citoyen·ne·s ne mangent pas à leur faim. En outre, le chômage des jeunes atteint un niveau extrêmement élevé : 65 % des 15 à 35 ans se trouvent sans emploi à Bujumbura, la plus grande ville du Burundi. Il en est de même dans les zones rurales, où plus de la moitié des habitant·e·s appartiennent à cette catégorie d’âge.
Objectif
Les gouvernements locaux et les collectivités locales sont renforcés. Les conditions de vie se sont améliorées pour la population locale qui est davantage intégrée aux processus décisionnels.
Approche
En raison de la crise politique, le projet est actuellement mis en œuvre dans un cadre non gouvernemental et travaille donc indépendamment du gouvernement burundais. Il poursuit une approche de conseil globale afin de renforcer les structures locales. Le programme est mis en œuvre dans les onze communes de la province de Gitega et dans les six communes de la province de Mwaro.
Amélioration de la gouvernance locale et des conditions-cadres propice à la politique de décentralisation : Le projet renforce les compétences des collectivités locales et implique la population dans les planifications et les prises de décisions à l’échelle communale. Les employés municipaux et les acteurs des groupes de la société civile reçoivent des formations continues et des conseils. Par exemple, il est prévu de dispenser des formations portant sur la planification communale, la gestion de projets et le suivi, ainsi que sur l’obtention et la gestion de ressources financières. Par ailleurs, le projet contribue activement à faire avancer la numérisation des communes en mettant notamment à leur disposition des matériels et logiciels informatiques et en leur proposant des formations sur leur utilisation.
Participation de la société civile : Par des activités de développement des ressources humaines, de conseil en organisation et de promotion des réseaux, le projet renforce les organisations de la société civile et l’intégration de la population dans la gouvernance locale. Par exemple, le projet conseille des groupes de la société civile et des initiatives citoyennes en matière de création de réseaux pour qu’ils puissent mieux représenter les intérêts des citoyen·ne·s.
Promotion de l’économie locale : Le projet améliore les conditions-cadres propices au développement économique des communes et renforce l’économie locale dans les deux provinces. Pour ce faire, les petit·e·s producteur·trice·s reçoivent, entre autres, des conseils en matière de techniques culturales afin d’accroître leurs rendements et d’augmenter ainsi la sécurité alimentaire. Une importance particulière est accordée à la promotion des femmes et des jeunes, par exemple au travers d’ateliers destinés aux jeunes qui souhaitent fonder une entreprise. En outre, le projet conseille les communes qui s’efforcent de créer des opportunités d’emploi pour les jeunes en mettant notamment à leur disposition des terres cultivables.
Dans toutes ses activités, le projet utilise des outils numériques modernes afin de soutenir la numérisation du pays.